Festival du Film de Venise 2025 | COY Eyewear Magazine

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VENISE | FESTIVAL DU FILM 2025

Le retour mesuré de Blanchett

Cate Blanchett avait fait ses débuts à Venise en 1999 avec The Talented Mr Ripley, alors que sa carrière internationale prenait son envol. Depuis, elle y revient régulièrement, de sa Coupe Volpi pour I’m Not There en 2007 à sa présidence du jury en 2020. Cette année, sa présence possédait la même retenue que ses rôles, faite de précision et de calme assurance. Lors d’une rencontre, elle a décrit le cinéma comme « une suite d’échos qui reviennent quand on s’y attend le moins », une phrase qui résume aussi bien son parcours que l’esprit du festival lui-même.

Venise, l’épreuve du temps

Pour sa 82e édition, le festival s’est ouvert à une nouvelle génération de cinéastes, avec plus d’une douzaine de films signés par des réalisateurs de moins de quarante ans. Un geste important pour la plus ancienne manifestation cinématographique du monde, fondée en 1932. Venise a toujours eu le courage de récompenser avant l’heure. En 2010, Somewhere de Sofia Coppola, d’abord accueilli avec froideur, est aujourd’hui considéré comme l’un des films les plus marquants du cinéma intimiste des années 2010. The Fountain de Darren Aronofsky, contesté en 2006, est désormais perçu comme un jalon essentiel de sa filmographie. Venise ne cherche pas à plaire, elle cherche ce qui demeure.

Regards et reflets sur le Lido

À Venise, la manière de regarder compte autant que ce que l’on regarde. Cette année, plusieurs avant-premières ont privilégié la netteté du numérique, chaque ombre et chaque détail captés avec une précision presque clinique, tandis que d’autres ont volontairement retrouvé le grain du 16 mm pour redonner à l’image une part de respiration. La technologie permet aujourd’hui une clarté quasi chirurgicale, mais de plus en plus de cinéastes choisissent l’imperfection pour retrouver une forme d’atmosphère. Cette tension se retrouve aussi au-delà des salles de projection. Sur le Lido, les lunettes de soleil ne sont pas de simples boucliers contre la lumière de l’Adriatique, mais de véritables affirmations de regard. La bonne paire ne se contente pas d’atténuer l’éclat, elle définit la manière dont le monde se perçoit. Dans une ville façonnée par le reflet, de l’eau au verre, la perspective que l’on porte devient l’histoire que l’on raconte.

Cinema festival with attendees and flags in front of a large building.

Boats on a canal with historic buildings in the background in Venice

Large auditorium with a stage and audience

« Le visionnaire est le seul véritable réaliste. Ce que l’on voit dans un film n’est pas une simple image du monde, c’est le monde lui-même filtré par l’imagination. Inventer, ce n’est pas fuir la réalité, c’est la recréer sous sa forme la plus essentielle. »

– Federico FELLINI, réalisateur